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Biography

Né en 1936 à Talence (près de Bordeaux), Philippe Sollers publie son premier roman à vingt-deux ans, Une curieuse solitude, qui est salué à la fois par Mauriac et par Aragon.

Renonçant toutefois à la carrière à succès qui semblait l’attendre, Sollers devient un chef de file de l’avant-garde littéraire. Il fonde la revue et la collection Tel Quel, lieu d’élection de la critique structuraliste et écrit des œuvres de recherche où se marque l’influence des grands noms de la modernité comme Joyce, Bataille, Artaud ou Céline.

Fondateur en 1983 de la revue et de la collection L’infini, il publie de nombreux essais sur la littérature et l’art: Théorie des exceptions (1986), Carnet de nuit (1989), Improvisations (1991) et préface les Lettres à la N.R.F. de Céline. Toujours en 1983, il publie un roman accessible à un large public, Femmes, qui décrit avec un humour décapant les mœurs et les modes des années soixante-dix.

De la même veine sont inspirés les romans suivants, Portrait du joueur (1985), Le coeur absolu (1987), Le lys d’or (1989) ou La fête à Venise (1991), où l’on retrouve cette effervescence intellectuelle caractéristique d’un écrivain qui, sans cesser d’être le témoin ironique de cette « société du spectacle » qui est la nôtre, tend à s’imposer, par sa liberté d’esprit et de style, comme l’un des plus brillants héritiers du XVIIIème siècle.

Dans Le secret (1992), confession réécrite d’un agent secret, qui porte sur plusieurs points cruciaux de « l’envers de l’histoire contemporaine » (l’attentat du Pape à Rome, la montée de la corruption…) ou dans Studio (1997), roman dans lequel il est question de poésie, celle de Rimbaud ou d’Hölderlin, de la « société du spectacle » et du rôle de l’écrivain, Sollers tourne autour de la même interrogation: à quoi ressemble la vie d’un écrivain à la fin du XXème siècle ?

Les années 1996-1998 sont une période particulièrement prolixe pour Philippe Sollers qui publie plusieurs essais: Picasso, le héros ; Les passions de Francis Bacon; Sade ou l’être suprême ; Casanova l’admirable. Philippe Sollers n’est jamais aussi pertinent que lorsqu’il parle de sujets qui le touchent de près, et, qu’il s’agisse de Sade ou de Casanova, il nous restitue deux êtres en proie aux affres de la création littéraire et faisant du plaisir pur le sujet principal de leur recherche.

En 2000, Sollers publie Passion fixe, roman d’amour, tendre et émouvant, sans doute le plus intime de son auteur, immoral et moral tout à la fois. « Magnifique roman, frondeur et antidépresseur, pied de nez à la nef des fous, Passion fixe poétise un refus d’en finir. » (J.L. Doin, Magazine littéraire)

L’amour mène la danse. Libre à chacun de l’accepter ou de le refuser, de rester en enfer ou d’accéder au paradis. Voilà encore l’idée centrale qu’avance Philippe Sollers dans La Divine Comédie (2000), recueil d’entretiens avec Benoît Chantre, relecture lumineuse de l’œuvre de Dante.

Depuis longtemps, Philippe Sollers a fait du XVIIIème son siècle de prédilection, lui consacrant livres et articles: Les surprises de Fragonard, Le cavalier du Louvre Vivant Denon, Casanova l’admirable… et, plus récemment, Mystérieux Mozart (2001). On sait, depuis Une curieuse solitude, que la littérature de Sollers est musique: les références à cette dernière sont innombrables. Dans Femmes déjà: « Qui ne comprend rien à la musique ne peut rien comprendre à la métaphysique. »

Mais plus qu’un siècle de prédilection, plus que la musique, l’art, la littérature, Sollers a, depuis 1963, un lieu de prédilection, un lieu qui réunit tout son panthéon personnel: Venise. Da Ponte, Vivaldi, Tiepolo, Tintoret, Titien, Véronèse… et puis Casanova « l’homme dont le nom est synonyme de Venise », Vivant Denon et la Comtesse Albrizzi… Expériences intimes, notations, sensations, érudition, Sollers nous livre les splendeurs de la Sérénissime dans un Dictionnaire amoureux de Venise (2004) très personnel.

Work

Une vie divine

Editions Gallimard

Born in 1936 in Talence (near Bordeaux), Philippe Sollers published his first novel at twenty-two years old, Une curiouse solitude, which is welcomed by both Mauriac and Aragon.


Giving up, however, the successful career that seemed to await him, Sollers became a leader of the literary avant-garde. He founded the journal and collection Tel Que, a chosen place for the structuralist critiques and writes researchal works that are marked with the influence of modern names such as Joyce, Bataille, Artaud and Céline.


Founder in 1983 of the journal collection l'Infini, he published numerous essays on literature and art: Théorie des exceptions (1986), Carnet de nuit (1989), Improvisations (1991) and the preface to Letters à la N.R.F. Celine. Also in 1983, he published a book accessible to a wide public, Femmes, describing with caustic humor manners and fashions of the seventies.


In the same vein are inspired the following novels, Portrait du joueur (1985), Le coeur absolu (1987), Le lys d'or (1989) or La fête à Venise (1991), where we find the intellectual ferment characteristic of a writer who, without ceasing to be an ironic witness of this "société du spectacle" that is ours, is gaining ground, with his freedom of spirit and style, as one of the most brilliant heirs of the eighteenth century.


Le secret (1992), re-written confession of a secret agent, which covers several crucial points about "the other side of contemporary history" (the attack on the Pope in Rome, the rise of corruption...) or in Studio (1997), a novel which talks of poetry, that of Rimbaud or 'Hölderlin, the "société du spectacle" and the role of the writer, Sollers revolves around the same question: what is the life of a writer like in the late twentieth century


The years 1996-1998 were a particularly prolific for Philippe Sollers, who publishes several essays: Picasso, le héros, Les passions de Francis Bacon, or Sade ou l'être suprême; Casanova l'admirable. Philippe Sollers is never as pertinent as when he talks about issues that affect him closely, and, whether it is about Casanova or Sade, he brings back to us two people in the throes of literary creation and making pure pleasure the focus of their research.


In 2000 Sollers publishes Passion fixe, a romantic novel, tender and moving, probably the most intimate of the author, moral and immoral at the same time. "A wonderful novel, rebellious and anti-depressing, thumbing his nose to a ship of fools, Passion fixe poeticizes a refusal to finish." (JL Doin, Literary Magazine)


Love leads the way. Everyone is free to accept or reject it, to stay in hell or go to heaven. Here again the central idea is advanced by Philippe Sollers in La Divine Comédie (2000), a collection of interviews with Benoît Chantre, a radiant restudy
of the work of Dante.


For a long time, Philippe Sollers has made of the eighteenth century his prediliction, dedicating books and articles to it: Les surprises de Fragonard, Le cavalier du Louvre Vivant Denon, Casanova l'admirable... and, more recently, Mystérieux Mozart (2001). We know, since Une curieuse solitude, that the literature of Sollers is music: the references to it are endless. In Femmes déjà: "He who does not understand music can not understand metaphysics."

But more than a century of preference, more than music, art, literature, Sollers has, since 1963, a favorite spot, a place that brings together all his personal pantheon: Venice. Da Ponte,Vivaldi,Tiepolo,Tintoret,Titien Véronèse... and then Casanova "the man whose name is synonymous with Venice", Vivant Denon and the countess Albrizzi... Intimate experiences, notations, sensations, learning, Sollers gives us the glories of the Sérénissime in a Dictionnaire amoureux de Venise (2004) very personal.


Always intellectual in Une vie divine (2006). The narrator, a professor of philosophy, was given the task of thinking of a philosophical world which would not exclude the religious dimension of humanity. Through his research and discussions with the two women in his life (one intelligent and the other frivolous) he discovered that a single thinker appears solid enough to make a global project on world philosophy: Nietzsche. But Nietzsche rid of rags, "neither mad nor fascist, but charming" in short, a "terribly sollersien Nietzsche" (P. Besson, Marianne No. 79).


With this new novel, Philippe Sollers protests against the contemporary nihilism - literature of the impasse, misfortune and melancholy - with which he contrasts the promise of life and happiness.


A political book and philosophical novel, une vie divine is a serious and funny text on the possibility, not of an island, but to be happy. Nietzsche against Schopenhauer. The praise of joy against sadness and ambiant defeat.