Né le 3 juillet 1948, à Düsseldorf, Peter Ruzicka étudie le piano, le hautbois et le contrepoint au Conservatoire de Hambourg de 1963 à 1968, puis la composition avec Hans Werner Henze à Rome et Otte à Brême. Il est intendant de l'Orchestre radio-symphonique de Berlin de 1979 à 1988, puis de l'Opéra de Hambourg à partir de 1988 jusqu'en 1997. En 1985, il devient membre de l'Académie bavaroise des Beaux-Arts. En 1996, il succède à Hans Werner Henze à la Direction artistique de la Biennale de Münich.
Son catalogue, riche d'une cinquantaine d’oeuvres, comprend essentiellement de la musique orchestrale : (Antifone, 1970 ; In processo di tempo, 1971 ; Befragung, 1974 ; Satyagraha, 1984 ; Metamorphosen über ein klangfeld von Joseph Haydn, 1990 ; Vorgefühle, 1998...), de la musique vocale (Esta Noche, 1967 ; Gestalt und Abbruch, 1979, Der die Gesänge zerschlug, 1985 ; Vier Gesänge nach Fragmenten von Nietzsche, 1992), de la musique de chambre (quatre quatuors à cordes ; Stress, pour huit groupes de percussions, 1972...) et des compositions pour instruments solos (Sonata per violoncello, 1969 ; Zeit, fragment pour orgue, 1975 ; Préludes, six pièces pour piano, 1987).
Par ailleurs, Peter Ruzicka a écrit de nombreux ouvrages ou articles de musicologie dont quatre consacrés à Gustav Mahler.
Les premières compositions de Peter Ruzicka sont empreintes de l'influence de Henze, Ligeti et Stockhausen. A partir de Fragment (1970), on peut déceler les influences de Mahler et de Webern.
A partir de 1985, notamment avec Stele für Paul Celan, Ruzicka se libère de toute emprise, même s'il garde une forte affinité avec Mahler.
Toute sa musique est construite sur une dialectique des contraires : communication/silence, création/destruction, passé/futur, art/pensée... Les thèmes de la mort et de la douleur, centraux dans l'oeuvre du compositeur, sont présents dès ses premières compositions : Esta Noche, marche funèbre pour les victimes de la guerre du Vietnam ou, dans un style différent, Die Sonne sinkt (Le soleil décroît, 1998), six chants d'après des fragments de Friedrich Nietzsche pour mezzo-soprano (ou baryton) et orchestre.
En 1999, il compose son opéra Celan qu’il concentrera en 2003 sous une forme symphonique - Celan-Symphonie - composée de 10 "parties" qui font toutes référence aux 7 différents "tableaux" (Entwürfen : linéaments) de l’opéra.
W O R L D P R E M I E R E
February 10th 2011 – Hamburg Laeiszhalle - Großer Saal NDR Sinfonieorchester –
dir. Christoph Eschenbach.
N O T E S
These six orchestral pieces, composed during the summer of 2010 in response to a commission from the NDR for the Mahler Year, are to be understood as a "second glance" at musical shapes that have influenced me in experiencing Mahler's music. They are momentary approximations that I have "inscribed" in my own music.
They radiate impulses into the musical language of the pieces. Throughout, it is those incomparable moments of breakthrough that have made a profound and indelible
impression in my musical consciousness. They can be located as second-long traces from the Sixth, Seventh, Ninth and Tenth Symphonies.
These shapes disintegrate again at once, but they continue to effect my music below the surface.
During the composition of EINSCHREIBUNG I experienced a self-observation : the music looks forward in the moment during which it sounds - and likewise backward. Sound areas arise that move between identification and an indefinite, non-identical quality - as in a constant alternation between convergence and distance.
(Peter Ruzicka, December 2010)
NOTICE
Vorecho ("préécho"), a symphonic study for a large orchestra, was created on February 22nd, 2006 in Madrid by the Madrid Symphony Orchestra under the direction of Cristobal Halffter. This orchestral piece is a symphonic study relative to his opera Hölderlin which was created in 2008 in Berlin. Through eight sketches, Ruzicka develops the basic sounds and musical gestures that will later focus on dramatical scenes and developments.
Duration: about 27 minutes.