Né en 1956, Jérôme Garcin se lance très jeune dans la carrière journalistique en entrant aux Nouvelles littéraires en 1977. Producteur et animateur des émissions Ouvert le dimanche et Boîte aux lettres à FR3 (1981-1987) et de Permission de minuit à TF1 (1987), il a été directeur de la rédaction de L'événement du jeudi de 1989 à 1994 et rédacteur en chef à L'Express jusqu'en 1996. Il est aujourd'hui producteur-animateur du Masque et la plume sur France-Inter, et, depuis 1996, Directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Observateur, chargé des pages culturelles.
Ses premières publications sont des livres de dialogues : Entretiens avec Jacques Chessex (1979), Si j'ose dire, entretiens avec Pascal Lainé (1982), L'Ecole buissonnière, entretiens avec André Dhôtel (1983), De Montmartre à Montparnasse, entretiens avec Georges Charensol (1989).
On lui doit ensuite deux superbes essais : Pour Jean Prévost (1994, Prix Médicis de l'Essai et Grand Prix de l'Essai de la SGDL) où, mêlant intimement l'œuvre et la vie de l'auteur de Dix huitième année, Jérôme Garcin réhabilite un grand esprit, un humaniste exemplaire ; et Littérature vagabonde (1995) où, en digne successeur de Jules Huret, il sillonne la France à la recherche des écrivains, croyant dur comme fer à la supériorité de la littérature sur les guides touristiques. « Ce livre en dit plus sur le métier d'écrivain que bien des essais. Il élève l'enquête de voisinage et l'art de musarder au rang de nécessité littéraire » (Gérard de Cortanze).
En 1998, Jérôme Garcin publie son premier récit, La chute de cheval. Entre l'autobiographie déguisée (son père est mort dans la forêt de Rambouillet d'une chute de cheval) et la célébration de l'art équestre, l'auteur a rédigé un livre pour répéter "la partition du mortel galop dont l'obsédante musique à trois temps n'en finit pas de chanter, de cogner dans [s] a tête".
En 1999, il publie Barbara, claire de nuit, vibrant hommage à la chanteuse disparue et, en 2000, son premier roman, C'était tous les jours tempête.
Titre extrait d'une phrase du Rouge et le Noir de Stendhal, C'était tous les jours tempête est un roman épistolaire et historique qui conte l'ascension et la chute de Marie-Jean Hérault de Séchelles. Histoire d'un fourvoiement secret, mais aussi roman d'amour d'un condamné qui écrit des confessions vibrantes à Madame de Sainte-Amaranthe.
En janvier 2003, il fait paraître Théâtre intime , longue déclaration d’amour à Anne-Marie Philipe, son épouse et la mère de ses enfants auxquels ce livre est dédié. « Je n’aurais pas su aimer sans admirer », ainsi commence Théâtre intime , le théâtre de son amour pour une comédienne écrasée par le poids de son mythique père. Aimer un acteur, quelqu’un qui, sur scène, appartient à d’autres, est une expérience singulière que Jérôme Garcin décrit avec minutie, de manière bouleversante, sans pour autant renoncer à l’humour.
Déclaration d’amour encore avec Bartabas (2004), le plus inspiré et le plus romanesque des écuyers-metteurs en scène. Si on connaissait déjà l’amour de Jérôme Garcin pour les chevaux, ce roman dévoile son amitié pour Zingaro, « ce compère, ce complice, ce frère tant espéré. » (Homeric, Le Magazine littéraire, septembre 2004)
Avec Cavalier seul (journal équestre), paru en janvier 2006, le romancier met un point final à l’aventure commencée avec La chute de cheval en 1998 : « Je n’écrirais plus sur les chevaux. J’en ai terminé avec le récit de l’intime. J’arrive doucement à la fin de mon travail de deuil » car « je suis convaincu que, dans l’exploration de ma sauvage intimité avec l’animal, je n’irai pas au-delà. J’ai tout dit, à ma façon. Je veux désormais écrire sur ce que j’ignore encore. »
C’est donc tout naturellement que Jérôme Garcin revient au roman avec Les sœurs de Prague (Gallimard, janvier 2007) : de nos jours, un écrivain médiocre obtient soudain un succès inespéré pour son dernier livre. Il est remarqué par la directrice d’une agence littéraire qui le convainc de rejoindre son «écurie» d’auteurs. « De la comédie à la tragédie, Les sœurs de Prague dévoile, par le biais de la fiction, les pratiques quelquefois ambiguës des agents littéraires et artistiques, implantés depuis longtemps dans le monde anglo-saxon mais nouveaux venus en France. » (Mot de l’éditeur)
Ten years after the death of the enigmatic François-Régis Bastide, Jérôme Garcin publishes Son excellence, monsieur mon ami (Gallimard, 2008), a wonderful tribute to the author of La fantaisie du voyageur, to the founder of le Masque et la Plume, to the French ambassador in Copenhagen and Vienna, this writer-musician who has meant so much to him, and that time has forgotten.
"Jérôme Garcin is not resolved to accept the disappearance of his old friend, adorned with all gifts, beginning with the one to seduce and please. A lot and often. He dedicates to this perfect friend a story of high quality, beautiful and trembling, to steal from night of forgetfulness his part of eternity. He only conceives his elective affinities sealed by a grateful loyalty that he unfolds, from book to book, to greet the living and the dead of his intimate theater. (Jean-Claude Raspiengeas, La Croix)