Né en 1925 à Limoges, Jacques Lacarrière effectue, après ses études, de longs périples en Grèce, témoignant ainsi d’une passion dont toute son oeuvre se fera l’écho.
En effet, Jacques Lacarrière a publié plusieurs récits de ses voyages dont le plus fameux est L’Eté grec (1976) où il tente d’appréhender la continuité qui relie la Grèce antique à celle d’aujourd’hui. Cette même démarche se retrouve dans ses traductions qui savent à la fois rendre accessibles les classiques grecs (Sophocle, Hérodote…) et faire connaître les grands auteurs modernes tels que Séféris, Ritsos ou Vassilikos. « Mon esprit ne va, si mes jambes ne l’agitent », écrivait Montaigne. La promenade est la respiration de la pensée. Les essais de Jacques Lacarrière en font la démonstration ; le rythme de la marche s’y accorde intimement au mouvement de l’esprit. Leurs titres mêmes, En cheminant avec Hérodote ou Chemin faisant, ouvrage couronné en 1974 par l’Académie française, indiquent un goût des parcours buissonniers, où l’érudition impeccable s’allie au talent d’un conteur non dénué d’humour.
Voyageur impénitent, Lacarrière aime suivre les traces : celles du monde moderne et de ses inventions technologiques, comme nous l’apprend Ce bel aujourd’hui (1990), celles des grands hommes tel Alexandre le Grand, conquérant de l’absolu (1993), celles des théories scientifiques iconoclastes dont il retrace l’histoire avec Albert Jacquard dans Science et Croyance (1994). Mais Lacarrière aime avant tout suivre les Dieux pour pénétrer Au coeur des mythologies (1984 – 1994).