Né à Athènes en 1945, Georges Aperghis étudie la musique et le piano dans sa Grèce natale, presque en autodidacte, sa formation première étant la peinture. Venu à Paris en 1963 et contraint d’y rester pour échapper à la dictature des colonels, il y entreprend des
études musicales et y suit des cours de direction d’orchestre et de percussion. Il est aussi l’élève de Iannis Xenakis, qui l’initie aux « mystères » des techniques ultramodernes.
Impressionné par Sur scène de Mauricio Kagel, Aperghis s’oriente vers le théâtre musical et rencontre Antoine Vitez pour qui il compose de nombreuses musiques de scène : de la Phèdre de Racine créée au Théâtre d’Ivry en 1973, jusqu’aux derniers spectacles ambitieux de Chaillot, le Faust et Rangda en 1987 ou le Tombeau pour cinq cent mille soldats de Guyotat. Autant d’oeuvres âpres, tendues, d’une écriture et d’une forme souvent traditionnelles (pour la voix, le quatuor à cordes...), aux antipodes des sophistications ou des radicalisations contemporaines.
La musique de Georges Aperghis dépasse toujours le cadre strict du concert pour basculer dans l’histoire, à la manière d’un conteur extraoccidental dont la musique n’est qu’un véhicule, un moyen de communiquer.
Même s’il compose quelquefois des oeuvres purement musicales, Aperghis ne peut échapper au théâtre : en 1976, il fonde l’ATEM (Atelier Théâtre et Musique) à Bagnolet. La troupe émigre en 1991 aux Amandiers de Nanterre et y crée plusieurs spectacles qui dynamitent allégrement les genres. De la mise en abîme de mots commençant par la lettre H (1992) à la langue du XVIème siècle qu’il pratique avec gourmandise ; de la magie balinaise et du jeu de gamelan, qui érige le concert à la dignité d’une expérience religieuse, à son opéra Tristes Tropiques, d’après l’ouvrage autobiographique de Claude Levi-Strauss, Georges Aperghis s’impose aujourd’hui comme le compositeur le plus marginal mais aussi le plus humain de son époque.
Depuis 1997, Georges Aperghis a décidé de mener un parcours plus solitaire en quittant la direction de l’ATEM. Il se consacre davantage à l’écriture et poursuit parallèlement un travail scénique, notamment à Strasbourg où il a été compositeur en résidence en 1997 et 1998 et à Munich où il crée un spectacle inspiré par Goethe, Kafka et Klee en 1999, Zwielicht.
Parmi ses oeuvres récentes citons Machinations (2000), spectacle musical pour quatre voix et un ordinateur et surtout Die Hamletmaschine Oratorio (2000), qui est sans doute la plus aboutie et la plus significative de ses préoccupations actuelles. En 2002, il revient à Heiner Müller avec Paysage sous surveillance pour 2 comédiens, 2 claviers, 2 violoncelles et 2 synthétiseurs avant de signer un nouvel opéra Avis de tempête en 2004.
Wolfi Kantate, a work in five-movements with texts from Adolph Wolfi, for mixed choir and vocal ensemble (six solos), was created on 22nd July 2006 in Stuttgart by the Stuttgart Neue Vocalsolisten and the SWR Vocalensemble of Stuttgart. This is an order from Sudwestrundfunk of Stuttgart and the Strasbourg Musica Festival.
"This cappella cantata is inspired by the textual and pictorial work of Adolf Wölfli and develops certain pulsions that are within it (compulsive over-filling of space enumerations of numbers, inventory, ritual rehearsals, over enlarged details, over loaded,constantly diverted from their original meaning, polyphonic
saturated ...) while keeping a distance, a "harmony", which canalize these excesses and proliferations. It is therefore architectures creating imaginary spaces, sometimes recognizable, combining themselves in a furtive and fleeting way. These musical figures try to find their way as if in a maze, and eventually finish by invading everything, thus abolishing the silence, establishing an organic but painless function." (Georges Aperghis)
Wölfli Kantate is divided into five parts:
1. Petrrohl for 6 solo voices
2. Die Stellung der Zahlen for mixed choir
3. Vittriool for 6 solo voices
4. Trauer-Marsch for mixed choir
5. Von der Wiege bis Zun Graab for soloists and choir.
Duration: 60 minutes