Songe d’une femme française, oeuvre pour voix, clarinette et orchestre, a été créée le 23 juin 2005 à Strasbourg par Sumi Jo (soprano), Paul Meyer (clarinette) et l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, sous la direction de Muhai Tang.
L’oeuvre « se compose de 4 mouvements que j’ai imaginés comme un jeu entre un homme et une femme. Au début, l’oeuvre fut conçue pour clarinette seule. Mais la présence d’un seul instrument soliste ne m’a pas satisfait en ce qui concerne le travail sur les timbres. J’ai demandé à Christine Frémaux d’écrire un poème à partir de la partition et j’ai imaginé un équilibre différent grâce à ce jeu entre la voix et la clarinette. Aucun des deux solistes ne prend l’ascendant sur l’autre.
Enfant, je me rappelle avoir entendu en Chine des pièces traditionnelles pour voix et bois. Je garde le souvenir de ces mélanges de timbres dans lesquels on finit par ne plus distinguer le son de l’instrument et celui de la voix humaine. J’ai tenté de recréer cette impression dans le premier mouvement de cet ouvrage qui s’appelle Jeu de séduction. » Les autres mouvements sont intitulés Incertitude, Dialogue de sourds et Empire.
Durée : environ 30 minutes
Invisible Voices, oeuvre pour 6 voix mixtes et grand orchestre, a été créée le 22 octobre 2005 à Stuttgart par les Stuttgart Neue Vocalsolisten et le SWR Stuttgart Radio Symphony Orchestra, sous la direction de Roger Norrington.
Cette pièce ne dispose pas les chanteurs debout devant l’orchestre mais les disperse au sein de celui-ci, mêlés aux bois et aux cuivres, utilisant les voix comme des instruments à vent. Tel est le premier sens d’Invisible Voices. Le deuxième sens est plus psychologique : en chacun de nous, il y a une ou plusieurs voix (ce peut-être une mélodie, un timbre ou des bruits de la nature) existants inconsciemment. Ces voix nous accompagnent, nous influencent et nous guident vers certaines expressions vocales ou musicales. Un son est comme une odeur ou un parfum, qui parvient parfois à nous ramener mystérieusement vers notre vie passée. Invisible Voices désigne aussi la voix de l’au-delà. C’est une pièce mélancolique. (extrait du programme) « Avec l’âge, la mémoire se charge, et le temps restant se réduit. Tout se mélange : Orient, Occident, passé, présent » (Q. Chen)
Durée : environ 21 minutes