La commande de Intendami chi po s’inscrit dans le cadre du projet élaboré par MNM et le Hilliard ensemble de présenter un concert marquant le 700ème anniversaire de naissance de Pétrarque. «J’ai choisi de porter mon attention sur des textes rares, la plupart du temps reliés à la politique. J’ai finalement arrêté mon choix sur une strophe de la célèbre canzone Italia mia (CXXVIII), écrite dans l’indignation causée par la vente de la cité de Parme où demeurait temporairement le poète en 1342. (…) La strophe en question va au delà du circonstanciel (voire même au-delà de l’intérêt personnel) pour rejoindre les sources du « mal » et ainsi acquérir, par la sagesse de ses accents, des résonances proprement contemporaines. »*
Michel Gonneville a choisi quelques phrases issues d’autres poèmes et a écrit quelques lignes en « pseudo-italien » afin d’unifier l’ensemble. « C’est assez tardivement que m’apparut l’image unificatrice : celle d’un quadruple Pétrarque (incarné par les quatre chanteurs) entrant dans son studio, fort préoccupé par la strophe de la canzone qu’il désire terminer, cherchant mots et rimes presque au hasard des sonorités, sans se soucier du sens ; ou déclamant vigoureusement les passages dont il est le plus sûr ; ou encore, écrivant nerveusement les mots qu’il se répète à haute voix ; baignant finalement dans la sensualité de la conclusion qu’il a trouvée…, ce qui lui permettra de quitter le studio léger et soulagé. »*
« Sur le plan musical, l’oeuvre est basée sur quatre mode heptatoniques intimement interreliés. Des mélodies, accords et harmonies issues de ces modes ont été, selon leur degré de tension et de consonance, associés aux différentes subdivisions sémantiques de la strophe, telles que les révélait l’analyse : un rappel de l’inévitabilité de la mort, la source du mal, la nécessité de la conversion, la récompense de la paix. »(* Michel Gonneville)
Durée : environ 10 minutes