© Lorenzo Vitturi - 2015

Biographie

rom 1976 to 1980, Erkki-Sven Tüür, studied percussion and flute at the music school in Tallinn, and later composition with Jaan Raats (1980-1984) at the Estonian Academy of Music before taking private lessons with Lepo Sumera.

In 1979, he founded a rock band "In SPE", became one of the most popular in Estonia. Tüür then worked as a composer, flutist, "keyboard player" and singer in this set.

From 1989 to 1992 he taught composition at the Estonian Academy of Music.

With the beginning of "perestroika" his music became known outside Estonia. The success of his work in Finland "Insula deserta" in 1989 was a the beginning of a series of commissions. Thus he composed "La recherche de racines. Hommage à Sibelius (1990) for the Helsinki Philharmonic and Architecture et VI (1991) commissioned by the Helsinki Festival.

Other commissions are passed: the American Waterways Wind Symphony Orchestra, Stockholm Saxophone Quartet, The Hilliard Ensemble, Piano Circus, The Grieg Trio, Choeur de la Radio de Cologne and Rascher Saxophone Quartet, Estonian State Symphony Orchestra, Frankfurt Radio Symphony Orchestra, City of Birmingham Symphony Orchestra, Royal Flanders Philharmonic Orchestra, BBC National Orchestra of Wales, Dortmund Opera (opera Wallenberg), Stuttgart Radio Symphony Orchestra, Detroit Symphony Orchestra and the Orchestra Philharmonia ...

The music of Erkki-Sven Tüür is heard more and more frequently throughout Europe, but also in North America, Australia and Japan. In March 2003, Paavo Järvi, artistic director of Cincinnati Symphony, toured with the L'Exode Tüür United States, at Carnegie Hall in New York. "Concerto pour violin" was performed with Isabelle van Keulen, and the BBC Philharmonic Orchestra Paavo Järvi at the BBC Proms at the Royal Albert Hall, London, in August 2003.

His works are planned for various festivals such as Bang on a Can (New York), Border Crossings (Toronto), Musica (Strasbourg), Stockholm New Music, Vale of Glamorgan Festival, Festwoche Berlin, Salzburg Festival, Lockenhaus Chamber Music Festival, Lucerne Festival, Klangspuren, Wien Modern, Gstaad Festival, Emerging Light (London), Huddersfield Contemporary Music Festival, Musica Nova Helsinki.

Erkki-Sven Tüür received numerous awards, including the cultural prize of the Republic of Estonia in 1991 and 1996 and The Art of Baltic Assemble Prize in 1998.

He lives and writes between Tallinn and Island Hiiumaa.

Most of the recordings of his music are found with ECM.

Œuvres

Illuminatio

Pour violon et orchestre
Publication : Peters Musikverlag
SÉLECTION 2009

NOTICE

« Illuminatio » pour alto et orchestre pourrait être vu comme un pèlerinage vers la Lumière Eternelle. Ainsi la musique se déploie, telle une graine devenant plante. Les particules élémentaires de la cellule de l’alto sont basées sur une seconde majeure devenant unisson par le glissando et les phénomènes harmoniques qui en résultent.

Le développement musical, très organique et logique, s’assimile aux mouvements des vagues, chacune d’elle devenant plus grande et puissante que la précédente.

Plus nous approchons de la fin, plus la partie orchestrale devient agitée jusqu’à « submerger » le soliste au point culminant de l’oeuvre.

Les relations entre le soliste et l’orchestre sont en perpétuelle mutation. Ils se nourrissent mutuellement d’un matériau musical en constant renouvellement, jusqu’à  édifier de nouveaux champs sonores constitués de strates rythmiques de différentes intensités.

J’ai été sensible à la suggestion de Lars Anders Tomter et Martin Müller pour l’écriture d’une œuvre pour alto et orchestre.

Erkki-Sven Tüür

Peregrinus Ecstaticus

Concerto pour clarinette et orchestre
Peters
SÉLECTION 2014

CREATION

4/09/2013, à Helsinki Music Center. Christoffer Sundqvist, clarinette, Finnish Radio Symphony Orchestra, dir. Hannu Lintu.

NOTICE

Le titre du concerto pour clarinette Peregrinus Ecstaticus (“Pèlerin Extatique“ en latin) nous offre une indication pour l'interprétation du personnage de la soliste.

Imaginez la quête d'un pèlerin, pleine d'obstacles et de dangers, avançant vers son but désiré ; la persévérance et la vigueur alternant avec l'épuisement et la fatigue ; la conquête des obstacles de terrains combinés aux luttes spirituelles ...

La composition commence avec un thème progressant de façon active dans le registre grave de la clarinette, soutenu par les instruments de percussion et le pizzicato des cordes. Des instruments à vent de l’orchestre sont introduits alors que la clarinette se déplace vers des registres plus élevés. C'est comme si le soliste expose l'orchestre en mouvement, le vivifiant progressivement. La relation entre le soliste et l'orchestre devient de plus en plus interactive et alors que la pièce progresse, il devient difficile de savoir qui influence qui.

Le concerto pour clarinette se compose de trois mouvements qui sont effectués attacca. Le premier mouvement comporte également trois sections, car elle reflète la structure de l'ensemble de la pièce. Dans la partie centrale, comme cadencée, le temps semble s'arrêter et grâce à lui le soliste trouve un nouveau point de vue et la force de continuer le voyage. La troisième (et beaucoup plus intense) section se termine par un grand accord. Puis, un monde merveilleux de microcosmes est ouvert en "zoomant sur" l'accord. Celui-ci comprend le deuxième mouvement qui transmet des solutions d'introspections et de couleurs illuminatives. Vers la fin du second mouvement, de courts passages avec du “matériau“ du troisième mouvement surgissent et forment ainsi progressivement la transition vers ce troisième mouvement.

La relation entre la clarinette et l'orchestre est en fluctuation constante, telles des luttes impatientes, des montées et des descentes rapides sont suivies en mettant l'accent sur les moments qui peuvent se transformer en de vastes visions éclairantes dans une dimension temporelle différente ; ceux-ci sont, à leur tour, suivis par des éclats extatiques de joie, etc.

Cependant, cette composition n'est pas une tentative de description d’un tel voyage. Au niveau le plus abstrait, c'est le voyage lui-même. Je suis venu avec cette histoire et le titre de la pièce alors que la partition était déjà écrite. Ainsi, ce n'est pas de la musique de programme. (…) Je serais très heureux si cette pièce inspire les auditeurs pour créer leurs propres “histoires“, dans l'espoir que la musique touche le cœur créatif de l'auditoire.
Erkki-Sven Tüür (trad.)

 

Strata

Symphonie n°6
Publication : Peters
SÉLECTION 2008

NOTICE

La notion de « stratum » (au pluriel « strata ») est empruntée à la géologie et désigne une couche homogène par ses caractéristiques et donc distincte des couches avoisinantes. Chacune des strates provient d’un sédiment spécifique (rivière, sable, marécages à lignite, laves, etc.) et se situe normalement entre plusieurs couches superposées. Les strates sont le plus souvent visibles sous forme de couches du sol de couleurs et structures différentes au niveau des falaises, des tranchées routières, dans les carrières et au bord des rivières. La chef d’orchestre Anu Tali voit dans Strata le reflet des couches culturelles les plus diverses de son pays : au cours des siècles plusieurs ethnies s’y sont mêlées, y ont laissé leurs traces et ont donné naissance au fil du temps à une tradition culturelle commune. L’œuvre de Tüür met en jeu elle aussi la rencontre de diverses strates, qui s’épaississent, retrouvent leur transparence, se disloquent pour fusionner avec d’autres éléments. La symphonie se développe à partir d’une cellule originelle : des colonnes d’accords, suivies d’une chaine de tourbillons ascendants, forment avec une mélodie à la basse le point de départ du développement musical ultérieur. Des tempos lents et rapides superposés en strates musicales constituent l’un des traits saillants de cette œuvre, tout comme la tendance à une accélération métrique progressive qui, sans interruption, glisse du mouvement lent au mouvement rapide. Peu avant la fin de la symphonie les différentes strates musicales débouchent sur une mélodie populaire estonienne. Comme souvent dans les œuvres de Tüür la forme véritable du thème n’est rendue audible que comme résultat d’un processus à la fois long et complexe.


Source : Editions Peters