After pursuing graduate studies in Art and Archaeology and Philosophy at the Sorbonne, Edith Canat de Chizy successively obtained six premiers prix at the Paris Conservatoire including one in composition. She became initiated into electro-acoustic music with Guy Reibel at the Conservatoire and the Groupe de Recherches Musicales (GRM). A student of Ivo Malec's, in 1983 she had a decisive encounter with Maurice Ohana to whom she, with François Porcile, would devote a monograph in 2005 (Ed. Fayard).
The catalogue of this trained violinist, presently boasting more than 100 opus numbers, concertante music occupies a special place: Moïra, cello concerto, noticed in 1999 by the Fondation Prince Pierre de Monaco; the following year, Exultet, violin concerto premiered in 1995 by Laurent Korcia, was nominated for the Victoires de la Musique awards; Les Rayons du Jour, viola concerto, was first performed in February 2005 by Ana Bela Chaves and the Orchestre de Paris conducted by Christoph Eschenbach, and lastly Missing, his second violin concerto, created by the Orchestre National de France on March 23, 2017.
Amongst other notable works, most of them written to commissions by the State, Radio-France, the Orchestre de Paris, IRCAM, and ensembles (Musicatreize, Solistes XXI, Nederlands Kamerkoor, Sequenza 9.3, Accentus, TM+ ...), one will note in particular her vocal pieces including Canciones for twelve mixed voices (1992), the scenic oratorio Le Tombeau by Gilles de Rais (1993) - SACD young talented music prize in 1998 - the performance of Blanca Li Corazon loco Théâtre National de Chaillot in January 2007, his four string quartets: Vivere (2000), Alive (2003), Near Invisible (2010), In Black and Gold (2017), her orchestral pieces including Omen, created in October 2006 by the Orchester National de France, Pierre d'éclair, created in March 2011 by the Orchestre National de Lyon, as well as her works with electronics, Over the sea, premiered on May 11, 2012 at the Festival Manifeste of IRCAM and Visio ( 2016) at the Présences Festival.
She has been She has been several times in residence, notably at the Arsenal of Metz, with the Orchester National de Lyon and at the Besançon Festival where Times, for large orchestra, was the compulsory work for the finale of the International Competition for Young Conductors in 2009 and first performed by the BBC Symphony Orchestra.
Numerous distinctions have crowned her works: Prize of the International Composers Tribune (for Yell, 1990), Paul-Louis Weiller Prize of the Académie des Beaux-Arts (1992), Coup de cœur of the Académie Charles Cros for her CD Moving, and several prizes awarded by SACEM, including the Grand Prize for Symphonic Music in 2004. Elected at the Academy of Fine Arts in 2005, president in 2016, Edith Canat de Chizy is the first woman composer member of the Institut de France. After having directed the Conservatoire du 15è art in Paris and that of the 7th art she taught composition at the CRR in Paris until 2017. Edith Canat de Chizy is Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre du Mérite and Commandeur des Arts et lettres.
In 2016, she was awarded the Grand Prize of the President of the Republic by the Académie Charles Cros.
CREATION
19/10/2013 - Douchy les Mines, Nouveau Centre des Arts et de la Culture. Par Paul Meyer, clarinette, Orchestre National de Lille dirigé par Roberto Rizzi Brignoli.
NOTICE
Dans l'écriture de ce concerto, j'ai désiré poursuivre mon travail sur l'idée de mouvement commencée à travers des oeuvres comme Moving pour trio à cordes ou Formes du vent (sous-titrée cinq études de mouvement) : dans cette pièce pour violoncelle seul, j'avais exploré l'univers de Pierre Reverdy, poète par excellence de la fugacité et de la mouvance, qui évoque un monde où "tout se déséquilibre et tangue". ?J'ai voulu ici approfondir cette exploration, notamment à travers le choix de la clarinette dont les infinies possibilités de timbre et la grande vélocité permettaient de générer une écriture tour à tour fluide, nerveuse et violente. ?Le titre Drift (dérive en anglais) m'a paru synthétiser cette esthétique de la fuite, dans laquelle le vent emporte les éléments du monde hors de toute possibilité de saisie. ?La pièce est sous-tendue par une trajectoire faisant alterner le mobile et l'immobile, moments de vertige figés précédant une nouvelle rafale effaçant toute réalité et entraînant l'univers dans un inévitable glissement. ?La présence tout au long de l'oeuvre d'éléments obstinés, présentés de différentes façons et culminant à la toute fin, souligne le caractère inexorable de cette vision du monde. ??
Edith Canat de Chizy
Intitulé Les rayons du jour, en hommage à la toile éponyme de Nicolas de Staël, ce concerto pour alto forme le dernier volet du cycle commencé en 1995 avec Exultet, concerto pour violon et Moïra, concerto pour violoncelle qui avait reçu une mention particulière du Conseil musical de la Fondation Prince Pierre en 1999.
Au-delà du titre, c’est le parcours créatif de Nicolas de Staël - avec qui Edith Canat de Chizy ressent des affinités profondes - qui détermine la forme générale en trois mouvements de son concerto, chaque mouvement s’inspirant d’une citation de l’artiste.
I. Déchirure – « Je vais aller sans espoir jusqu’au bout de mes déchirements… »
Ce premier mouvement traduit la période sombre du peintre qui va jusqu’en 1948. Il joue sur « l’opposition des tessitures, à l’alto comme à l’orchestre qui ne concerte pas à proprement parler avec le soliste mais prolonge, amplifie, démultiplie ses trajectoires et ses résonances. Très soucieuse de l’équilibre sonore car c’est l’alto qui conduit le mouvement, Edith Canat de Chizy allège au maximum les pupitres et joue sur les timbres purs permettant tout à la fois la richesse de la palette sonore et la précision du trait dans l’espace. »
II. Mouvement – Je ne suis unique que par ce bond que j’arrive à mettre sur la toile »
Cette deuxième partie, qui évoque chez le peintre la recherche du mouvement et de la lumière (années 52 à 54), « rejoint les préoccupations essentielles de la compositrice dont toute la musique est traversée par une énergie motrice, un courant vibratile parfois sauvage et violent rejoignant par instant l’univers bartokien.(…) Elle trouve ici, dans la sonorité âpre et chaleureuse de l’alto, un terrain idéal à sa recherche de timbres inouïs. Au terme de cette trajectoire, la cadence produit un effet de zoom sur le travail au coeur de la matière sonore sculptée avec la précision de l’orfèvre. »
III. Transparence – « … pour trouver la grande lumière »
Ce dernier mouvement - qui traduit la plénitude de l’artiste dans cette quête de l’éblouissement – « exploite l’idée d’espace et de timbre et se joue dans des tessitures plus claires et transparentes, « pour trouver la grande lumière ». Cette expression de Nicolas de Staël dévoile, chez le peintre comme chez la compositrice un certain itinéraire mystique vers lequel s’oriente toute la musique d’Edith Canat de Chizy et qui lui donne son sens et sa profondeur. » ( Michèle Tosi, Resmusica, 12 février 2005)
Les trois mouvements ont une durée de 6 minutes 30 chacun, sauf la partie centrale qui s’enrichit d’une mesure pour alto solo de 1 minute 30.
Durée: 21 minutes
Ce concerto est un hommage à Devy Erlih, fervent acteur de la création contemporaine, disparu de façon soudaine et brutale le 7 février 2012 dans un accident de la circulation, d’où le titre que j’ai donné à cette œuvre, et cet aïku en exergue de la partition : « Particule dans le soleil d’hiver, je voudrais partir. » (Sôma Senshi) …
Violoniste moi-même, j’ai cherché dans le traitement de cet instrument à élargir son registre par l’utilisation des harmoniques, des trémolos sur des hauteurs libres, le jeu non-appuyé, flautando, les bariolages, ces modes de jeu générant une multitude de spectres non tempérés, et tout un monde de timbres relayé, accompagné, et amplifié par l’écriture orchestrale.
J’ai cherché, par l’organisation des registres, et particulièrement ceux de l’extrême aigu et de l’extrême grave, à dilater l’espace sonore dans lequel le violon puisse entrer en résonance avec l’orchestre, notamment par un jeu d’échos apparaissant à divers moments de la partition. L’image du Soleil d’hiver a ici fortement imprégné mon univers.
Bien loin de la tradition classique de la forme du concerto, soliste et orchestre sont ici intimement mêlés.
Edith Canat de Chizy
NOTICE
Besançon, la "Ville du temps", m'a inspiré le titre de cette pièce pour grand orchestre, commande du Festival de Besançon pour la finale du Concours International des Jeunes Chefs d'Orchestre. D'un ostinato rythmique obsédant marquant le début de l'oeuvre, jusqu'au temps suspendu de la fin, la partition explore les diverses dimensions du temps, utilisant de complexes superpositions rythmiques menées au paroxysme, les ruptures, les suspensions, les silences, etc... De la scansion parfois insupportable et inexorable du temps à la dimension du "hors-temps" se crée ainsi une texture animée de courants divers et de dynamiques fluctuantes, ponctuée de brusques impacts. Cette réflexion sur le temps en révèle toute la relativité et prend racine dans mon propre univers où ce questionnement est continuellement présent.?
Edith Canat de Chizy